L’automne est bien entamé! Alors que les températures commencent à chuter, on travaille d’arrache-pied à la miellerie pour aider nos abeilles à passer l’hiver au Québec.
Contrairement à nous, elles n’ont pas l’option de s’acheter un bon manteau et des grosses bottes. Puisqu’elles ne sont pas natives d’Amérique du Nord, les abeilles mellifères n’ont pas évolué en adoptant une stratégie qui leur permettrait de survivre à notre climat très rude.
Afin de réussir à passer au travers de la saison froide, elles ont besoin de deux choses très importantes : de bonnes réserves de nourriture et une protection contre le froid. En tant qu’apiculteurs, c’est donc à nous de leur donner un petit coup de pouce et de préparer nos ruches à hiverner.
Comment les abeilles survivent-elles à l’hiver au Québec?
En hiver, certains animaux hibernent, comme les ours qui sont dans un état de léthargie avancée tout l’hiver et se réveillent au printemps. D’autres hivernent, comme les écureuils, qui se mettent à l’abri et somnolent dans leur tanière, mais sortent de temps en temps.
Les abeilles hivernent. L’activité ralentit dans la ruche, mais elles ne dorment certainement pas pour autant. En fait, elles grelottent tout l’hiver pour générer de la chaleur et empêcher la colonie de geler. C’est un système très efficace : elles se roulent en boule, puis s’organisent en grappes, comme les pingouins! De temps en temps, elles effectuent une rotation pour que celles qui se trouvent en périphérie puissent à leur tour se réchauffer plus proche du centre.
Tout ce travail de maintien de la température demande beaucoup d’énergie aux ouvrières. Pour cette raison, c’est absolument essentiel que les abeilles disposent d’une grande réserve de nourriture pour passer l’hiver. Mais c’est un équilibre délicat — la ruche doit aussi être assez bien isolée, afin que les abeilles n’aient pas à se nourrir excessivement pour rester bien au chaud. Surtout quand on sait qu’elles devront se retenir de faire leurs besoins pendant plus de quatre mois!
Malgré de bonnes réserves et une isolation adaptée, environ 30 % des abeilles meurent au cours de l’hiver. Les abeilles qui survivent au froid seront responsables des travaux de reconstruction de la ruche. Elles effectuent aussi les premières récoltes de pollen le printemps venu, jusqu’à ce que les nouvelles générations d’abeilles d’été voient le jour.
Comment les apiculteurs préparent-ils leurs ruches pour l’hiver?
Les apiculteurs ont deux options principales quand vient le temps de préparer leurs ruches en vue de l’hiver.
On peut les mettre au caveau, c’est-à-dire placer les ruches dans un environnement où l’humidité et la température sont contrôlées, de novembre à mars. Elles doivent ensuite être sorties juste au bon moment. Trop tôt, et les reines auront un coup de froid et arrêteront de pondre.
L’autre option, c’est d’isoler les ruches sur place. C’est une technique plus simple et moins coûteuse, qui nous permet également de garder un œil sur la santé de nos amies.
Nous emballons les ruches de matériaux isolants, dont de la styromousse et des feuilles de PVC thermo fusionnées, afin de les protéger du froid. Nous prenons soin de laisser une cheminée qui permettra à l’humidité d’être évacuée, car c’est le plus important dans toute l’équation. La neige se chargera du reste : une bonne couche permet à la ruche ainsi emballée de devenir un petit igloo!
Ceci représente plusieurs jours de travail. C’est aussi une belle occasion de faire la tournée de nos ruches, qui sont situées un peu partout dans les belles régions de Lanaudière et de la Mauricie. De Saint-Didace à Yamachiche, en passant par Louiseville, Saint-Paulin, St-Léon, Ste-Ursule et St-Justin, puis jusqu’à Maskinongé, on en aura vu du pays avant d’hiverner, nous aussi.
Puis, c’est l’effervescence du printemps.
Dès que les températures atteignent 5 °C à 10 °C pendant quelques jours, c’est le temps de déballer les ruches. Les abeilles sont soulagées de pouvoir faire ce qu’on appelle leur vol de propreté, car elles se retiennent depuis des mois. Elles se remettent aussitôt à butiner afin de refaire les réserves qu’elles ont consommées pendant l’hiver.
Certains apiculteurs nourrissent leurs ruches au printemps. Nous n’avons pas besoin de le faire, car nos ruchers sont entourés de forêts peuplées d’érables. Cette première floraison de l’année fournit aux abeilles tout le pollen dont elles ont besoin. Tôt au printemps, elle leur garantit un réveil délicieux et tout en douceur!
Et les apiculteurs, eux, dorment-ils tout l’hiver?
Alors, voici ce que nous sommes en train de faire sous les beaux rayons du soleil d’automne! Vous pensez qu’après tout ça, nous serons en vacances jusqu’en avril? Si seulement c’était aussi facile!
Mais, non. Pendant que les abeilles grelottent, on travaille fort sur d’autres aspects de notre entreprise, notamment la recherche et le développement de nouveaux produits, la mise en marché, la visite de nos points de vente, etc. Il y a toujours quelque chose à faire quand on embarque dans cette belle aventure!
D’ailleurs, nous venons tout juste d’ajouter un nouveau produit dans notre boutique en ligne : de merveilleux ensembles-cadeaux! Rassemblant nos plus doux produits de la ruche, ils aideront vos êtres chers à passer à travers l’hiver québécois aussi bien que nos chères petites ouvrières!