La ruche est riche en substances issues du travail acharné de toute la colonie d’abeilles. Elles produisent, bien sûr, du miel, mais elles déposent également une fine couche de cire sur les alvéoles, l’opercule. Cette cire, de grande qualité, est méticuleusement extraite lors de la récolte du miel. Elle est utilisée, notamment, en apithérapie, dans la fabrication de cosmétiques et de produits pharmaceutiques, dans la fabrication de chandelles et bien plus.
Comme on peut la voir et la goûter sous différentes formes et couleurs, il est certain que des questionnements peuvent être soulevés: quelle est sa véritable couleur, comment bien la conserver, etc. Bien qu’il s’agisse d’un sujet assez complexe, nous désirons profiter de notre tribune pour tenter d’éclaircir le tout.
Quelle est la couleur habituelle de la cire d’abeille?
À l’état brut, la cire d’abeille est de couleur jaune. Plus précisément, on pourrait dire qu’elle est «jaune paille». Plus elle est pure, plus elle se rapproche de cette teinte. Si elle est plus foncée, c’est qu’elle contient des impuretés, comme de la propolis. Des ruches qui ont du vécu peuvent aussi contenir de la cire plus foncée. On sait alors qu’il faut remplacer ou nettoyer en profondeur les cadres. Le nectar que les abeilles rapportent dans la ruche peut aussi influencer la couleur finale de la cire récoltée.
Pourtant, il n’est pas rare de voir sur le marché (et non dans notre boutique!) de la cire d’abeille blanche. Comment est-ce possible d’obtenir un tel produit? Eh bien, c’est simple: la cire, jaune au départ, a été blanchie. Une telle cire s’emploie particulièrement dans les produits cosmétiques et est obtenue grâce à un procédé de blanchiment chimique (avec du chlore ou du peroxyde) ou naturel (en étant exposé au soleil, par exemple).
Ainsi, pour s’assurer d’avoir une cire d’abeille la plus pure possible, il faut qu’elle soit jaune.
Pourquoi ma chandelle en cire d’abeille jaune devient blanche?
Même s’il s’agit d’une matière naturelle, la cire d’abeille n’a pas tendance à changer de couleur ou de forme. Cependant, il est possible de remarquer, particulièrement sur des chandelles faites de cire d’abeille, qu’un film blanchâtre se forme après quelque temps. Ce n’est pas parce que le produit n’est plus « bon ». Au contraire! Il s’agit simplement d’un phénomène naturel, appelé « bloom », qui se produit.
En quoi consiste-t-il? Ce sont simplement les huiles naturelles contenues dans la cire et des hydrocarbures insaturés qui remontent à la surface et qui cristallisent, créant de l’efflorescence[1].
La présence de cette fine couche de particules blanches est une bonne façon de déterminer que la chandelle a été faite avec de la véritable cire d’abeille.
Si certaines personnes préfèrent conserver l’effet du « bloom » sur leurs chandelles de cire d’abeille, d’autres veulent leur redonner leur aspect initial. Pour ce faire, il y a une procédure toute simple. Il suffit d’appliquer une légère source de chaleur, avec un séchoir à cheveux par exemple, au-dessus de la chandelle, ou de frotter cette dernière avec un chiffon doux. Ces interventions viendront redonner aux chandelles leur lustre originel.
Par contre, il ne faut pas confondre ce phénomène avec un autre, qui se produit sur les produits de cire d’abeille plus âgés, et qui consiste en une seconde cristallisation qui cette fois affecte la malléabilité du matériel.
Même s’il s’agit d’objets décoratifs, n’empêche, les chandelles de cire d’abeille ont bien de choses à nous apprendre!
