Les abeilles font partie de notre quotidien, notamment du printemps à l’automne lorsqu’elles butinent à la recherche de nectar pour alimenter leur ruche.
C’est donc tout à fait normal, qu’avec le temps, elles soient devenues des symboles fort et qu’elles occupent une place importante dans différents aspects de nos vies, que ce soit la culture, la religion et de surcroît la toponymie.
Eh oui : tant au Québec qu’ailleurs dans le monde, les abeilles ont inspiré de nombreux toponymes. Partez avec nous à la découverte de fascinantes histoires!
Qu’est-ce qu’un toponyme?
Avant d’aller plus loin, prenons quelques instants pour mieux comprendre ce qu’est la toponymie. Un toponyme est le nom propre qui sert à désigner un lieu public (une voie de circulation, un parc, un plan d’eau, une montagne, etc.) et à le distinguer des autres.
Le processus de nomination est rigoureux et encadré. Généralement, les noms retenus sont puisés à même le répertoire culturel et collectif d’une communauté. Ce n’est donc pas surprenant que tout le champ lexical de l’abeille soit bien représenté dans les noms de lieux, autant au Québec qu’à l’étranger.
Les abeilles dans la toponymie au Québec
Selon la Commission de toponymie du Québec, l’abeille serait représentée dans une vingtaine de noms de lieux dans la province. Elle se trouve au sixième rang des insectes les plus courants dans la toponymie québécoise, derrière la mouche, le papillon, la libellule, la puce et la cigale.
Ainsi, on retrouve des « rue des Abeilles » dans plusieurs villes et municipalités du Québec. D’autres voies de circulation et éléments topographiques utilisent aussi des mots reliés de près à cet univers. En Abitibi-Témiscamingue, il y a le lac Abeille.
Les toponymes autochtones utilisent aussi des expressions reliées aux abeilles. Par exemple, le lac Clover, en Abitibi-Témiscamingue, est désigné Amo Micak Sakaikan par les Anichinabés de Kebaowek. Il signifie « lac aux plantes à abeille », d’amo,« abeille », de micak, « plantes », et de sakaikan, « lac ».
La toponymie se sert aussi d’expressions plus familières pour désigner des lieux. C’est le cas du Lac du Mange-Abeille, au Saguenay – Lac-Saint-Jean, à environ 100 km de Dolbeau-Mistassini. Dans la langue populaire, le mot mange-abeille réfère à un oiseau passereau, le tyran tritri. On peut en déduire que cette bête n’apprécie pas tellement les abeilles.
Le quartier des maisons Abeilles à Laval

Crédit : Robert Caron
Source : Facebook Maisons Abeilles
Une autre curiosité toponymique dans la province est la présence, d’un quartier complet à Laval sous la thématique des abeilles. Des noms de rue (de la Reine, du Rucher, de la Butineuse) jusqu’à la forme hexagonale des maisons, ce secteur est unique en son genre!
Si ces propriétés, construites dans les années 1970, font désormais partie du patrimoine moderne de Laval, elles ont connu un début de vie rocambolesque, alors que le promoteur d’origine, aussi maire de l’endroit, a été reconnu coupable de fraude.
Les abeilles dans la toponymie ailleurs dans le monde
Bien sûr, de nombreux toponymes sont inspirés des abeilles, et ce, partout dans le monde. Aux États-Unis, six villes se nomment « Bee ».
Le bourdon est aussi représenté dans la toponymie américaine. En Arizona, à 55 miles au nord de Pheonix, une ville-fantôme ainsi que le ruisseau qui la traverse se nomment « Bumble Bee ». Une dénomination un peu inusitée, voire dépassée, qui date de l’époque de la conquête de l’Ouest.
Les exemples présentés dans cet article sont un bref aperçu démontrant la grande présence et la grande importance culturelle des abeilles sur le territoire québécoise et au-delà. Gardez l’oeil ouvert lors de votre prochaine promenade : peut-être que vous apercevrez un toponymie lié aux abeilles!
Et d’ici là, profitez-en pour découvrir notre merveilleux miel du Québec!