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Pleins feux sur la reine abeille (partie 2)

La reine abeille est un maillon essentiel de la vie dans la ruche. C’est notamment grâce à elle que nous pouvons récolter, au bout du compte, du miel et d’autres produits à vous offrir. Elle est tellement essentielle que nous n’avions pas d’autre choix que de lui consacrer un deuxième article pour vous la faire découvrir!

Prendre soin de la reine et de toutes les autres abeilles de la ruche

La reine a la responsabilité d’avoir une colonie d’abeilles bien peuplée et en santé. On peut donc dire que c’est de son ressort si les récoltes de miel ou de produits de la ruche sont abondantes.

Conséquemment, il existe différentes variétés de reines abeilles. En Amérique du Nord, c’est l’abeille Mellifera qui est le plus largement répandue. Il en est ainsi depuis son introduction sur le continent après les premières vagues de colonisation. Ce genre compte 28 sous-espèces, dont les cinq plus répandues dans le monde pour l’apiculture :

  • La Buckfast;
  • L’Apis mellifera ligustica, l’abeille italienne;
  • L’Apis mellifera carnica, l’abeille carniolienne;
  • L’Apis mellifera mellifera, l’abeille noire;
  • L’Apis mellifera caucasica, l’abeille caucasienne.

Une diversité d’abeilles pour un maximum de productivité

Chaque sous-espèce a ses avantages et ses inconvénients. Elles ont aussi des particularités physiques et physiologiques différentes. On peut alors les différencier grâce à leur apparence. Au Québec, on peut dire que les abeilles qui butinent sont issues d’un mélange de différentes races. Il s’agit de l’abeille italienne, de l’abeille carniolienne et de l’abeille caucasienne. Ces dernières ont su, avec le temps, s’adapter au climat et aux conditions particulières de la province. Ainsi, les abeilles « québécoises » sont plus aptes à passer au travers de l’hiver, notamment grâce à leurs poils et à leur graisse, ne consomment pas trop de nectar durant l’hibernation, se développent rapidement une fois le printemps venu et résistent bien aux maladies.

En Amérique, c’est l’abeille italienne (Apis mellifera lingustica) qui est généralement la plus répandue dans les ruches. Elle est très productive, s’active tôt dans la saison et se féconde rapidement. De par son origine, elle est plus sensible aux températures froides de l’hiver. On la reconnait par sa coloration jaune tirant sur l’orange clair qui deviendra plus foncé avec le temps.

Quant à l’abeille caucasienne (Apis mellifera caucasica), elle est aussi populaire auprès des apiculteurs, notamment pour sa grande production de propolis. On l’appelle aussi « abeille grise » en raison de sa coloration grisâtre dans les régions plus montagneuses.  

Pour sa part, l’abeille carniolienne (Apis mellifera carnica) domine dans les milieux urbains. Elle s’adapte mieux à ce type d’environnement, car elle pique peu. L’abeille carniolienne est habituellement généreuse lors de la première miellée, au printemps. Elle arbore également des teintes grises sur son corps, mais elle se distingue surtout avec ses grandes ailes.

Aussi, pour éviter des problèmes liés à la consanguinité, les éleveurs de reines et les apiculteurs doivent diversifier la génétique de leur lignée.

En Europe, on retrouve également et largement d’autres types de reines. Il s’agit des abeilles noires (Apis mellifera mellifera) et des abeilles Buckfast.

Quels faits intéressants sur la reine abeille

Les reines sont si fascinantes. Et il y a tant à savoir sur ces insectes! Voici donc, en rafale, quelques faits intéressants à leur sujet.

  • Les reines transmettent leurs traits de personnalité à leur descendance. Il est donc judicieux de s’assurer qu’elles aient un caractère propice au travail si l’on veut une ruche productive.
  • Plus la reine est en santé, plus sa colonie a de chances de survivre à l’hiver.
  • Une reine bien fécondée peut pondre jusqu’à 175 000, voire 200 000 abeilles par année.
  • Au cours du dernier siècle, l’espérance de vie des reines a chuté drastiquement. Si elle était d’environ 5 ans dans les années 1950, elle est aujourd’hui de 2 à 3 ans. Un ensemble de facteurs est responsable de cette diminution. On peut penser, notamment, aux changements climatiques, à l’utilisation de pesticides et aux maladies importées.
  • Le changement de reine se fait généralement de façon naturelle. Une ponte et une production de phéromones moins active ou une blessure peuvent forcer les abeilles de la colonie à lui désigner une remplaçante. L’intervention peut aussi se faire manuellement par l’apiculteur s’il juge que l’état de la reine abeille met en péril la survie de sa colonie.
  • La reine peut être repérée, au travers des dizaines de milliers d’individus qui composent la colonie d’abeilles, à l’aide d’un point coloré sur son corps. Plusieurs apiculteurs utilisent cette méthode, qui est reconnue partout dans le monde. Le choix de la couleur est fait en fonction d’un système bien connu des apiculteurs pour connaître l’âge de cette dernière. Par exemple, cette année (2023) et les années qui se terminent par 8, les reines seront marquées d’un point rouge. L’an prochain (2024) et les années qui se terminent par 9, ce sera vert, puis bleu (années qui se terminent en 5 et en 0), blanc (années qui se terminent en 1 et en 6) et jaune (années qui se terminent en 2 et en 7).
Reine marquée en rouge au milieu de la ruche.
Fritz Weichsel/Pixabay

Même si elles sont si petites, les reines sont tellement essentielles dans l’écosystème, mais aussi dans la production du miel. Saluons leur présence et leur performance!